Interligne constitue une base de recherche et d'activités du secteur de création du Département d'études littéraires menant à une réflexion sur l'acte d'écrire. S'y développent des approches théoriques et critiques du travail créateur par le biais de groupes de recherche, de cycles de conférences et rencontres d'écrivains et de théoriciens de la création, de prépublications, de colloques, etc.
Les professeurs/chercheurs du collectif Interligne œuvrent aux trois cycles de formation en Études littéraires (cours, ateliers, groupes de recherche, séminaires en théorie de la création, direction de mémoires et de thèses). Leurs travaux portent, de manière théorique et pratique, sur l'atelier imaginaire de l'écrivain, cette expression désignant l'ensemble des objets, références, rapports d'interprétation ou de représentation au moyen desquels les écrivains construisent dans la langue leur posture et leur mode propres d'énonciation, leur voix particulière.
Tant dans leur démarche d'écrivains que dans leur enseignement, les membres du groupe Interligne ont développé une approche qui privilégie la dimension processuelle du lien entre le matériau et l'œuvre, l'artiste et la forme, la pensée et la voix. Cette caractéristique, reposant sur le principe d'une constante interaction du théorique et du pratique, fait du reste l'originalité des programmes en création du Département d'études littéraires qui réunissent, au 2e et 3e cycles notamment, de nombreux étudiants parmi lesquels on retrouve régulièrement des enseignants et des écrivains.
Le projet d'Interligne L'Atelier de l'écrivain : figures, postures, énonciations (FQRSC 2002-2005) a comme objectif de poser un regard théorique sur les processus mis en oeuvre dans l’atelier de l’écrivain. Il s’agit d’analyser les textes où les écrivains apportent un éclairage sur ce qui est en jeu dans leur écriture : essais, articles, conférences, extraits de journaux personnels, entretiens, correspondances, etc.
Ce programme s’érige sur les recherches antérieures du groupe Interligne, dont les membres ont développé une approche fondée sur le texte en devenir, le work in progress. Cette approche se différencie des approches critiques traditionnelles axées sur l’étude du texte publié. Les travaux se basent sur une instrumentation conceptuelle relevant de la théorie littéraire (théories du sujet et de l’énonciation, théorie esthétique, éthique) au service d’une saisie des processus internes de la pensée créatrice.
L’atelier de l’écrivain permet aux membres du collectif de développer une recherche spécifique à travers laquelle ils poursuivent et élaborent une réflexion amorcée dans leurs travaux antérieurs :
- Denise Brassard / (Re)présentation du sujet poétique
- André Carpentier / Sujet écrivant, posture énonciative et imaginaire de l’écriture
- Paul Chamberland / Éthique, témoignage et vérédiction
- Louise Dupré / Énonciation, subjectivité et sexuation
- René Lapierre / Poétiques du refus et esthétiques de la négativité