Quels sont les pouvoirs de l'imaginaire? Si l'on considère, comme le veut l'idée reçue, que l'imaginaire désigne ce qui n'est pas réel ou ce qui provient de l'imagination, ces pouvoirs paraissent relativement limités au champ psychologique. Mais si, au contraire, on considère l'imaginaire comme une dynamique et une interface entre le sujet et le monde – autrement dit, comme ce par quoi le sujet ou une collectivité appréhendent le monde, l'interprètent et le rendent signifiant –, l'imaginaire a dès lors le pouvoir de construire notre réalité culturelle, celle-ci devenant le produit de son travail et de son élaboration. L'imaginaire n'est plus défini comme une simple modalité de la fiction, mais désigne le mode par lequel un sujet accède à la culture, lui assurant dynamisme et valeur.
L'imaginaire s'impose comme un ensemble de signes et de figures, d'objets de pensée, dont la portée, la cohérence et l'efficacité peuvent varier, dont les limites et la dynamique sont sans cesse à redéfinir, mais qui s'inscrit indéniablement au coeur de notre rapport à la culture, au monde et à l'histoire.
L'objectif de ce colloque est d'explorer les pouvoirs de l'imaginaire à partir de problématiques théoriques, littéraires et artistiques contemporaines, et de prendre la mesure des rôles et actions qu'y jouent la parole, le texte et l'image. La question est vaste et les façons de la poser sont multiples. Ainsi, le jeu des mythes et des figures dans la représentation, de même que le rôle de l'imaginaire dans les processus d'écriture, de lecture et de spectature sont au coeur de nos réflexions et traversent les diverses séances.
L'image s'impose aussi comme un thème privilégié de recherches, que ce soit dans ses relations au texte et les dialogues iconotextuels qui marquent notre culture contemporaine, dans ses liens à l'imaginaire de la jeunesse et aux représentations de soi, ou, de façon plus large, dans ses rapports au sacré et à la violence. C'est notre modernité qui est visée, du modernisme littéraire à la postmodernité critique.
Chaque journée de colloque se termine par une table ronde où, suite à de brèves synthèses des interventions, les discussions amorcées lors des séances peuvent se poursuivre et donner lieu à des débats.
Cet événement est organisé dans le cadre du Centre de recherche sur l'imaginaire et du programme de recherche « Texte, Image, Imaginaire » du Groupe de Recherche sur l'Image et le Texte (GRIT), tous deux de l'Université catholique de Louvain, ainsi que des activités de Figura, le Centre de recherche sur le texte et l'imaginaire, et de l'Équipe de recherche sur l'imaginaire contemporain (ERIC LINT), de l'Université du Québec à Montréal.