Avec la présente recherche, je propose d’examiner un théâtre qui tâche de redéfinir notre rapport à l’espace, surtout en milieu urbain. Ce théâtre se produit délibérément dans les marges des lieux normalement associés à la scène ou à la dramaturgie. Ces lieux s’impriment alors dans la représentation de l’espace scénique ou dramaturgique et conditionnent le rapport au spectateur ou au lecteur.
Certes, la marginalité spatiale possède une longue histoire. Corneille, Racine et Molière, pour ne nommer que ceux-là, se produisaient sur la place publique (Ubersfeld, 1991). Ce qui est nouveau dans les manifestations contemporaines de la marginalité spatiale c’est la mise à mal de ces lieux théâtraux et du spectateur/lecteur. Le théâtre contemporain fait de l’inconfort une esthétique voire une idéologie. Ce sont les modalités de cet inconfort qui constituent l’objet de la présente recherche.