Tout un pan de la littérature de la fin du 19e siècle fait de la description des objets précieux l’un de ses motifs les plus constants. Les oeuvres sont remplies de curiosités exotiques, d’étoffes somptueuses, de bijoux barbares, de livres rares, de fleurs étranges. Non seulement décrivent-elles de tels objets, mais par la manière dont elles privilégient l’ornementation dans la mise en texte des bibelots littéraires, elles tendent à se transformer elles-mêmes en bibelots, en textes-objets.
La recherche porte sur les implications rhétoriques et idéologiques de cette esthétique du bibelot. Il s’agit de scruter le fonctionnement des sémantisations proposées par les oeuvres littéraires pour montrer que loin de répéter de manière complaisante les clichés de la société de consommation naissante, elles constituent en fait une critique de l’économisme et de la toute-puissance du marché.