Ce projet concerne Jacques Viger (1787-1858), intellectuel, collectionneur, animateur et premier maire de Montréal. Il consiste à retracer, saisir, indexer et analyser les correspondances liées au réseau culturel de Jacques Viger. Celui-ci était en rapport avec l’ensemble des acteurs et des actrices du milieu intellectuel de l’époque : Denis-Benjamin Viger, Louis-Joseph Papineau, Louise-Amélie Panet, Joseph-François Perrault et d’autres personnages importants qui font partie des premières générations de lettrés et de passeurs culturels actifs durant cette période mouvementée de l’histoire du Bas-Canada et du début de l’Union.
L’intérêt de Jacques Viger, outre sa longue période d’activité (1808-1858), réside dans la richesse de son réseau. Cet érudit de premier plan agit et interagit avec des francophones comme des anglophones, des laïcs, des religieux, des Canadiens, des Américains ou des Européens. Il s’illustre dans des domaines aussi variés que l’histoire, la sociologie, l’archivistique, l’administration municipale, l’urbanisme, l’armée, les Belles-Lettres et les Beaux-Arts, la linguistique et la toponymie, la géographie, l’archéologie, la statistique, la vie associative, ainsi que la politique. À ce chapitre, toujours loyaliste à l’égard du régime britannique, J. Viger évolue du Parti canadien au réformisme modéré, puis au conservatisme et à l’ultramontanisme. À travers lui, peut se lire tout le spectre idéologique et culturel de la petite bourgeoisie canadienne-française de la première moitié du XIXe siècle.
Le traitement de nos données se fera grâce à une instrumentation électronique que nous avons déjà expérimentée dans notre projet ALAQ/Archéologie littéraire au Québec. Il s’agit du logiciel de bases de données et d’analyse textuelle ARCANE. Ce travail aboutira à un essai sur Le réseau Jacques Viger, mais aussi à l’édition d’une Correspondance de Jacques Viger.